La visite médicale de pré-reprise : anticiper le retour au travail en toute sécurité
- Maître VERONE
- 1 juin
- 2 min de lecture
Le retour au travail après un arrêt de longue durée soulève des questions essentielles de santé, d’adaptation du poste et de maintien dans l’emploi. Dans ce cadre, la visite de pré-reprise joue un rôle préventif fondamental. Elle permet d’anticiper les éventuelles difficultés de reprise et de construire un retour adapté, en lien avec les contraintes médicales du salarié.
Qu’est-ce que la visite de pré-reprise ?
La visite de pré-reprise est un examen médical organisé en amont de la reprise du travail, lorsque le salarié est encore en arrêt. Réalisée par le médecin du travail, elle vise à favoriser les conditions d’un retour progressif et sécurisé à l’emploi, en tenant compte de l’état de santé du salarié.
Cette visite est strictement préventive : elle n’a pas pour objet d’autoriser ou d’interdire la reprise, mais d’évaluer les besoins d’accompagnement.
Qui peut en bénéficier ?
La visite de pré-reprise s’adresse à tout salarié en arrêt de travail d’une durée supérieure à 30 jours, quel que soit le motif de l’arrêt (maladie, accident du travail, maternité...).
Contrairement à la visite de reprise, elle n’est pas obligatoire, mais elle est fortement recommandée pour anticiper les difficultés liées à la reprise du poste ou envisager des alternatives comme le reclassement.
Qui peut en être à l’initiative ?
La visite de préreprise peut être demandée par plusieurs acteurs :
Le salarié lui-même ;
Le médecin traitant ;
Le médecin-conseil de l’Assurance maladie (le salarié est alors informé et peut être assisté d’une personne de son choix) ;
Le médecin du travail, s’il estime la démarche utile dans le cadre du suivi médical.
L’employeur ne peut pas imposer la visite, mais il peut inciter le salarié à la solliciter, notamment s’il anticipe des difficultés de réintégration.
Quelles sont les suites de la visite de pré-reprise ?
À l’issue de la visite, le médecin du travail peut formuler des recommandations :
Aménagement ou adaptation du poste de travail ;
Réduction du temps de travail temporaire (temps partiel thérapeutique) ;
Reclassement professionnel ou formation adaptée.
Ces recommandations n’ont aucun caractère contraignant pour l’employeur à ce stade, mais elles doivent être prises en compte dans le cadre de son obligation de maintien dans l’emploi et de prévention des risques professionnels.
Le médecin du travail communique ses observations :
Au salarié (oralement ou par écrit) ;
À l’employeur, pour lui permettre d’anticiper les aménagements nécessaires ;
Au médecin-conseil de la CPAM, dans un délai de 20 jours suivant sa saisine.
Quelle articulation avec la visite de reprise ?
La visite de pré-reprise ne remplace pas la visite de reprise, qui est obligatoire dans certaines situations (arrêt de plus de 60 jours, accident du travail, maladie professionnelle, maternité).
La visite de reprise a pour but de constater l’aptitude du salarié à reprendre son poste ou d’émettre un avis d’inaptitude. Elle est donc juridiquement engageante, contrairement à la visite de pré-reprise, qui demeure purement informative et préventive.




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